L’auteur a regardé vivre Caroline et fait entendre son désir d’apprendre, enfoui au coeur de chaque enfant…
“On dormait dans les caves. Mon mari mettait son blouson sur la petite pour qu’elle n’ait pas froid. On faisait du porte à porte pour rincer et chauffer le biberon ; il y a des gens qui acceptaient, d’autres non. C’était terrible. Ça nous a vieillis de dix ans. On se cachait pour qu’on ne nous la prenne pas. J’ai fait des lettres à tout le monde… Heureusement, je sais écrire ! Caroline me demandait toujours : « Quand est-ce qu’on aura une maison ? Quand est-ce qu’on aura une vraie chambre ? » Alors, quand on est arrivé ici, elle était heureuse, elle courait partout. Elle a pu aller régulièrement à l’école. Avant, elle en changeait chaque fois qu’on changeait de quartier ; ce n’était pas une vie. Si je me suis battue comme ça et si je me bats encore aujourd’hui, c’est à cause de mes petites.”