Le projet “Destins Cuivrés”, lancé par l’équipe de Dole, veut permettre à des jeunes ni en emploi ni en formation de créer de leurs mains quelque chose de beau à travers le travail artisanal du cuivre. En itinérance dans la région de Dole et ailleurs en France, l’atelier s’est tenu les 5 et 6 mars avec les jeunes du Pivot culturel de Noisy-le-Grand.
Ce jour-là se tient au Foyer une occupation inhabituelle : avec l’aide d’outils méconnus, des jeunes essayent de transformer des bouts de tôle de cuivre en œuvres d’artisanat. Ils tracent, découpent, liment, recuisent, martèlent, emboutissent, rétreignent, rivettent… De cette activité originale et bruyante apparaissent peu à peu des étoiles, des boucliers, des boîtes, un bol.
Les jeunes donnent à la matière la forme qu’ils veulent avec l’aide de Nicolas et Martin. Pas simple, de découper le cuivre ! Pas simple, de le former ! Ce n’est finalement pas de la force qu’il faut, mais de la patience : “en vrai, faut pas se vénère”, “c’est compliqué ce métier mais c’est grave bien !”
À midi, les rôles s’inversent : les animateurs de l’atelier cuivre demandent aux jeunes qui ont organisé le repas comment ils peuvent aider à la cuisine, et apprennent ainsi à faire des bricks.
Transmettre le goût du métier
Chaudronnier de formation, Nicolas est artiste dinandier depuis 18 ans : dans son atelier et pendant son temps libre, il travaille le cuivre et lui donne la forme qu’il souhaite, “tant que moi je trouve cela joli”. Ce savoir-faire et cette passion du métier, il a voulu les partager en dehors de l’atelier : d’abord avec le groupe jeunes de Dole ou aux festivals des arts et des savoirs des Mesnils Pasteur, puis, avec Destins Cuivrés, aux jeunes qui veulent apprendre à utiliser leurs mains, qu’il veut, avec Martin, aller rencontrer là où ils sont.
Les pièces que les jeunes créent à l’atelier ne sont pas utiles, elles se veulent simplement belles. Et si apprendre à créer du beau par ses mains et sa persévérance permettait de gagner confiance en ses capacités ? Une fois sa pièce finie, chacun des huit jeunes pose avec sa création devant l’objectif de Martin. Le résultat est dû à la seule habileté à manier les outils : une petite perceuse est l’unique machine de l’atelier, autrement, “on travaille comme au XVIIIème siècle”, revendique fièrement Nicolas.
Que retiennent les participants à cet atelier soutenu dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté de Bourgogne Franche Comté ? “Nicolas, si tu as un job pour moi, s’il te plaît rappelle moi!”, “on a vraiment assuré, c’était cool“. Martin Deville
Photo : Atelier cuivre à Noisy-le-Grand en mars 2021- projet Destins Cuivrés. Martin Deville, ATD Quart Monde