Fils de volontaires permanents, Simeon Brand a lui aussi choisi le volontariat en 2019 et vit aujourd’hui en Bulgarie.
“J’ai résisté pendant un moment à l’idée de rentrer dans le volontariat. Du fait de connaître le parcours de mes parents, qui en avaient fait un engagement et chemin de vie. J’en faisais quelque chose de trop grand pour moi”, affirme Simeon Brand. Il a ainsi longtemps gardé son regard d’enfant sur cet engagement qu’avaient choisi ses parents, sans en saisir vraiment toute la signification. Très jeune, il cherche ses propres espaces d’engagement, mais construit également des liens avec un groupe jeunes d’ATD Quart Monde, dans le Val-d’Oise.
Au cours d’un été, alors qu’il étudie les sciences politiques à l’université, il participe à une rencontre de jeunesses anticapitalistes en Italie, puis à un rassemblement avec la dynamique jeunesse d’ATD Quart Monde. “Dans la première, je me suis rendu compte qu’il y avait une grande radicalité dans les discours, mais les jeunes qui étaient avec moi avaient tous plus ou moins le même parcours que moi. Dans le second, le discours révolutionnaire était moindre et pourtant j’étais frappé de rencontrer des jeunes que je n’aurais pas rencontrés dans mes espaces de socialisation. Je sentais vraiment le défi que cela représentait de réfléchir et de faire ensemble.”
Un engagement “à petits pas”
Simeon Brand est alors dans “une recherche de sens”, effectue des petits boulots, voyage et cherche sa voie. Après une formation au cinéma documentaire, il décide de faire un film sur l’engagement de ses parents. Il découvre alors que “la radicalité d’ATD Quart Monde ne s’exprime pas seulement dans les idées, mais dans les liens qui se bâtissent dans la durée avec des personnes faisant face aux injustices de l’extrême pauvreté”.
Il se lance dans le volontariat en 2019 et est installé depuis trois ans en Bulgarie. “J’ai l’impression d’être souvent mis dans une situation de première fois. Je fais des choses que je ne savais pas faire avant. Dans cet engagement, on n’est pas dans une routine. J’essaye de le vivre à petits pas”, affirme-t-il. Il mène beaucoup d’actions avec des enfants, mais aussi avec des familles de la communauté Roms. “Le volontariat est une formidable école des relations humaines, à partir et avec les personnes les plus pauvres. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est quelque chose d’assez unique”, constate-t-il.
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de février 2024.