Le samedi 29 août, plusieurs mamans et enseignantes se sont réunies dans le cadre d’un Croisement des savoirs pour échanger, mieux se comprendre et voir comment mieux faire ensemble pour une meilleure réussite des enfants.
Pendant le confinement, une grande difficulté pour les familles du Quart Monde a été l’école et le suivi des enfants, surtout quand elles n’avaient pas d’ordinateur ou ne savaient pas s’en servir. Pour les enseignants, tout n’a pas été simple non plus. Il a fallu inventer de nouvelles pratiques tout en veillant à ce que tous les enfants puissent suivre. Aussi, les mères de famille membres du Réseau École de Toulouse se sont retrouvées pour partager leur vécu, leurs difficultés, leurs interrogations, leurs inquiétudes, pendant que, de leur côté, les enseignantes faisaient la même chose.
Du côté des familles, il en ressort que, ce qui a été compliqué a été le manque de calme pour travailler quand il y a plusieurs enfants, le stress devant la maladie, l’aggravation des problèmes de santé, la perte de la sociabilité, l’impossibilité pour les parents d’aider, d’expliquer. Certains enfants ont refusé de travailler. Les mères ont également souligné leur épuisement. Pour les enseignantes, elles ont ressenti beaucoup de doutes, la peur d’être débordées, le désir de mieux comprendre la situation des familles pour mieux les accompagner sans être intrusives. Elles ont également été préoccupées par la manière de pallier les problèmes d’équipements en ordinateurs, en imprimantes…
Mais il y a eu aussi des choses positives : le lien avec les parents s’est approfondi, certains ont témoigné leur reconnaissance pour l’implication des enseignants. Des mamans ont dit que l’école avait appelé pour prendre des nouvelles, certaines ont reçu des versions papier des devoirs par la Poste. Des enseignantes sont allées les porter à domicile. Pour certains élèves l’aide a continué pendant les vacances.
Échanger à égalité, réfléchir ensemble, comprendre les problèmes et les questions de l’autre porte des fruits. Une des principales inquiétudes des mères était la baisse du niveau de leur enfant. Comment suivre dans la classe supérieure ? Les enseignantes ont expliqué qu’à l’école, on travaillait par cycles et qu’une notion est reprise et approfondie chaque année. Cela les a rassurées. Les enseignantes ont décidé de changer ce qu’elles allaient dire à la rentrée pour intégrer cette préoccupation et rassurer les parents.
Ce Croisement des savoirs et des pratiques a permis de mieux se comprendre et de mieux travailler ensemble. Et chacune est repartie avec plus d’énergie, en se sentant plus forte.