Bibliographie

Jacques DONZELOT avec Catherine MEVEL et Anne WYVEKENS
Genre : Essais
Éditeur : Seuil
Paru en : 1970

Faire société

Un rapport de recherche un peu ardu mais passionnant sur les politiques urbaines françaises et américaines concernant les quartiers défavorisés.

Description

La politique de la ville aux États-Unis et en France

Il s’agit d’un ouvrage de recherche qui compare les politiques mises en place pour réintégrer les quartiers défavorisés dans les villes, en France et aux États-Unis. La France choisit d’agir sur les lieux et les États-Unis agissent plutôt sur les gens.

États-Unis :
Community development corporations (CDC) : ce sont des organisations à but non lucratif, implantées dans les quartiers défavorisés qui se chargent de la réhabilitation du bâti et de la reconstruction des communautés. Certaines naissent de la défense d’un territoire habité par une communauté constituée, d’autres de la volonté de lutter contre la dégradation d’un quartier abandonné par la Ville. Elles peuvent orienter la politique urbaine sur leur territoire à condition de dégager un consensus au sein des habitants.
Community building : avant d’engager un projet de développement d’un quartier, il faut d’abord que les gens s’entendent sur un projet et donc qu’ils forment une communauté. La première étape est donc la stabilisation des habitants du quartier. Pour lutter contre le sentiment d’abandon, il faut serrer les rangs, recréer un sentiment de fierté d’un groupe de gens qui ne se laissent pas aller, faire réapparaître une exigence commune en matière de comportement.
Problem solving : technique de résolution des problèmes qui permet de constituer un véritable voisinage à partir de questions simples : “que pouvons-nous faire ensemble que nous ne pouvons pas faire seuls?” et “qu’est-ce que la communauté nous donne et, nous, que donnons-nous à la communauté ?”
Empowerment : c’est l’aboutissement de cette démarche participative des habitants d’un quartier : chacun devient partie prenante de son destin individuel et de celui de la communauté dans la ville.
Community policing ou “tolérance zéro” : l’auteur décrit un autre aspect de cette politique, mis en place à Chicago : le territoire est divisé en petits quartiers avec une patrouille de policiers stables ; policiers et habitants se réunissent chaque mois en “beat meeting” : chacun se présente, informations sur l’état de la délinquance dans le quartier, bilan des problèmes évoqués à la réunion précédente : la police rend compte de son action. Tous les problèmes évoqués par les habitants doivent être pris en compte s’ils favorisent un sentiment d’insécurité.

F r a n c e :
– Développement social urbain : l’impulsion vient plutôt d’en haut. Pour remédier au sentiment d’abandon, il faut rapprocher les services des usagers. La participation des habitants est encouragée, mais elle est plutôt envisagée comme un devoir que comme une ré-appropriation de droits.
– Développement social : dégager, à destination des habitants, des financements pour le développement d’une vie associative dans le domaine du sport, des lieux de culte ou de coopératives d’entretien.
– Relance de l’emploi : gratifications salariales pour les agents des services publics, exonérations fiscales et sociales pour les entreprises.
– Contrats locaux de sécurité : ils réunissent les habitants, les représentants de la police et de la justice sur les problèmes d’insécurité mais les habitants sont plus considérés comme des gens à encadrer que comme de véritables partenaires.

Réservé à des lecteurs motivés, ce livre décrit une démarche de développement d’une communauté dans les quartiers défavorisés, à partir des habitants eux-mêmes.

Annick Mellerio

Éditions du Seuil – 2003 – 362 p.

Voir aussi, sur le même sujet Garantir la concertation, Faire participer les habitants.

Quiz

En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté : le quiz !

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En France, à combien est fixé le seuil de pauvreté ?

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À combien s’élève le RSA pour une personne seule et sans enfant et avant déduction du forfait logement ?

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Il y a 20 ans, 20 % du budget dédié au RSA était alloué à l’accompagnement des allocataires. Selon vous a combien s'élève cette part aujourd'hui ?

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Quel pourcentage d’ayant-droits au RSA ne le demandent pas ?

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A sa création en 1988, le RMI (ancêtre du RSA) avait été fixé à 49 % du SMIC. Selon vous, quel pourcentage du SMIC représente le RSA aujourd'hui ?

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Les demandeurs d'asile peuvent percevoir les minima sociaux tels que le RSA.

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On estime que les émissions de CO2 des 10 % les plus aisés en France s’élèvent à 18,4 tonnes par an. A combien s'élèvent celles des 10% les plus modestes ?

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Quelle part du budget de la protection sociale est aujourd'hui dédiée à la lutte contre la pauvreté ?

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