Le livre s’ouvre sur une citation de Joseph Wresinski et se termine par une interpellation de la délégation générale d’ATD Quart Monde. Rares sont les chapitres sans référence à ce mouvement, notamment à son ouvrage Le croisement des savoirs il est dit (page 116) qu’il est « une source inépuisable d’inspiration ». L ’auteur ne cache ni sa sympathie à l’égard de ses « amis d’ATD Quart Monde » son attachement à leurs efforts et à leurs expérimentations pour faire reculer l’exclusion.
À travers des propos visant un large public et donc très faciles à comprendre, elle cherche surtout à restituer des itinéraires individuels significatifs et des engagements associatifs innovants qui témoignent qu’il est possible de briser l’enfermement « des exclus de la société Française ». Moyennant certaines conditions, notamment ce qu’elle appelle une « approche systémique des phénomènes… prenant en compte toute la complexité de la marginalisation » et prônant « la complémentarité du travail d’accompagnement des divers intervenants » professionnels et bénévoles. Étant entendu que « la remise en route d’une spirale ascendante pour les plus pauvres passe d’abord par leur désir d’en sortir. »
Pour ce faire, Brigitte Camdessus explore différents champs : le logement, l’argent, l’éducation, l’emploi, la santé, les relations interculturelles. Pour chaque domaine, elle livre des données chiffrées pour situer l’ampleur de la tâche, rapporte des histoires de vie qu’elle a recueillies auprès de témoins privilégiés, explique la manière de procéder de certains acteurs sociaux concernés. Elle met l’accent sur les aspects positifs et les réussites promotionnelles de leurs actions. Aussi se dégage-t-il de sa contribution une impression de dynamisme. Pour elle, sans aucun doute, l’insertion sociale des plus pauvres est un objectif à portée de mains.
Alors qu’elle était déjà psychologue clinicienne et thérapeute de couple, Brigitte Camdessus a découvert l’approche systémique et la thérapie familiale, ce qui l’a conduite à fonder à Paris le Centre d’études cliniques des communications familiales (CECCOF). Elle a eu aussi l’opportunité de séjourner dans divers pays (Bangladesh, Burkina Faso, Chili, Ethiopie, Jamaïque, Mozambique, Zambie…) :
Daniel Fayard