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- Histoire
Le dernier porteur d’eau
Description
L’auteur retrace avec réalisme la trajectoire d’Alphonse Mourgue, un paysan robuste mais pauvre, qui laisse à son frère le soin d’exploiter la terre pour venir prendre la succession d’un oncle porteur d’eau. Il hérite
– de son attirail à bretelle,
– de son territoire autour de la place du Châtelet,
– de sa mansarde bien rangée,
– de ses copains auvergnats qu’il retrouvait chez Jeanne, une tenancière de la rue des Marmousets.
Il lutte contre des rivaux, Piémontais surtout, qui lui arrachent son amie, déjà prostituée mais libre jusqu’alors. Il arrondit ses gains en servant dans des réceptions chez de grands bourgeois. Ayant obtenu une recommandation, pour avoir sauvé l’un d’entre eux lors d’un accident de cheval, il devient alors employé à la Compagnie Générale des Eaux, le métier de porteur d’eau étant condamné à disparaître.
Sont aussi évoqués divers milieux sociaux du Second Empire : les gens du peuple, les prostituées, les clans régionaux rivaux, ainsi que la diffusion d’idées libertaires sous forme de livres dissimulés par un colporteur, l’ambiance à la fois animée et malpropre de la capitale, avant les travaux d’Haussmann.
Si l’âpreté de la vie ouvrière à Paris est bien dépeinte, la vie du porteur d’eau est trop idéalement métamorphosée en une position bourgeoise : la prostituée devient une épouse avisée, ambitieuse, buraliste, préférant d’abord confier ses enfants à une domestique, puis reprenant sa place au foyer, surtout par jalousie.
Ce roman se lit aisément. Il est bien documenté sur l’évolution technique et économique du Second Empire, sur les changements du monde ouvrier. Mais les problèmes sociaux y sont évoqués de façon peut-être un peu trop romanesque.
Clémence Boyer
Pocket – 2007 – 249 p.