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- Politique, Philosophie
Le temps des oubliés
Description
Refaire la démocratie
Le Temps des oubliés, constitue le troisième tome d’un triptyque : le premier Une politique de la fragilité analysait les sociétés occidentales en s’appuyant sur ce qui promeut la fragilité et non sur des logiques de compétitions et de performances. Le second Blessures intimes, blessures sociales, montrait les ressorts qui permettent de sortir de l’extrême passivité, engendrée par la pauvreté, par des formes de solidarités basées sur des rencontres et des échanges.
Ce troisième tome propose de redéfinir la démocratie, à partir des exclus, des marginaux, des minoritaires ou des subalternes (pauvres, handicapés, ouvriers, membres de minorités culturelles, etc.), ceux qui sont trop souvent oubliés dans « les procédures de décisions démocratiques ». C’est une force vive qui est perdue et qu’il faut redynamiser.
Il est constitué de trois parties, très structurées :
– Malaise dans la temporalité sociale : « être fidèle à la tradition, c’est garder du foyer des anciens, non les cendres, mais la flamme » (Jean Jaurès);
– La souffrance des oubliés
– Pour une re-symbolisation de l’existence sociale des oubliés : la structure d’un être humain s’élabore toujours avec d’autres. La valorisation des oubliés peut alors jouer un rôle de consolidation de nos démocraties. Ils ont besoin de sortir de leur peur et, au-delà d’une reconnaissance sociale, d’un pouvoir partagé.
Enfin, en dernière partie, l’auteur propose sept axiomes fondamentaux qui devraient constituer l’armature d’une politique réellement soucieuse des oubliés :
1- Développer la capacité des individus à structurer leur identité,
2- Promouvoir le faire communauté en articulant le consentement à la diversité,
3- Favoriser la production de paroles des groupes minoritaires,
4- Donner les moyens aux plus fragiles d’entrer dans une praxis sociale animée par un souci du bien commun,
5- Valoriser un type de représentation minimale partagée qui renforce le sentiment d’appartenance à la communauté politique,
6- Proposer une dynamique de gratuité et de bienveillance,
7- Stimuler le développement de nouveaux imaginaires sociaux.
Cet ouvrage de philosophie sociale, très dense et très bien documenté, fait référence non seulement à de nombreuses lectures (importante bibliographie), mais aussi à des rencontres, des temps d’écoute, notamment de personnes du Quart-Monde, de militants associatifs engagés au sein de quartiers populaires, des élus politiques.
Joëlle Cottard
Chronique sociale – 2014 – 160 p.