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Les formes élémentaires de la pauvreté
Description
Dans une première partie, l’auteur étudie la notion de pauvreté chez Tocqueville, Marx et Simmel. Lui-même ne veut pas la réduire à une donnée statique, à des privations, au manque de capacités à acquérir des biens. Il la considère comme un processus, suivant trois aspects – fragilité, dépendance, rupture – et trois variations – intégrée, marginale, disqualifiante.
Dans la deuxième partie, il précise ces variations, à partir d’évolutions statistiques et de comparaisons entre pays.
– La pauvreté intégrée correspond à une société où les pauvres se distinguent peu des autres couches de la population.
– La pauvreté marginale ne frappe qu’une partie de la population, de moins en moins importante à mesure que la croissance économique et les transferts sociaux de l’État Providence s’intensifient. C’est aussi celle des individus inadaptés aux changements du monde du travail, des handicapés mentaux, des très pauvres décrits par Jean Labbens, des nomades.
– La pauvreté disqualifiante menace subjectivement tous les travailleurs, à cause de la crise du marché du travail, de la quête de sécurité totale et d’accès aux biens de consommation. Elle est circonscrite en France aux Zones Urbaines Sensibles (ZUS), définies comme cibles particulières de la politique de la ville.
Les mesures sociales qui sont prises se réduisent souvent à des emplois à temps partiel et à bas salaires. Les aides au logement, de plus en plus hiérarchisées, donnent lieu à des sélections, à des attentes indéfinies de logement. Les interventions sociales sont de plus en plus diversifiées, vers des populations ciblées différemment, réparties suivant des critères psychologisants.
Le bilan ainsi établi semble négatif, mais l’auteur propose des perspectives novatrices. En raison de sa documentation fouillée, de son argumentation serrée, cet ouvrage est destiné surtout à des spécialistes, à des universitaires, à des étudiants.
Presses universitaires de France – Le lien social – 2005 – 277 p.