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Pratiquer la justice. Fondements. Orientations. Questions
Description
Le point de départ est sans équivoque. « La pauvreté et l’injustice ont leur place au cœur de la théologie. » Mais cette dernière diffère « selon que l’on est habité ou non par les pauvres, victimes emblématiques de l’injustice. » Si elle « n’est pas interprétation du scandale de l’injustice et de la pauvreté… (la théologie) prend dangereusement ses distances par rapport à la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres. »
Le message de l’Evangile est d’abord le service du « plus petit » C’est d’ailleurs ce service de justice qui éclaire le sens de la vie du Christ et des chrétiens à partir des souffrances des opprimés et des victimes. Les pauvres et la pauvreté sont donc incontournables pour la compréhension tant de la justice que d’une société juste.
Cette exigence de justice semble avoir un double fondement. D’une part l’alliance même entre Dieu et les hommes. D’autre part l’égale dignité de tout homme et donc un respect inconditionnel d’autrui.
L’auteur, religieux dominicain, s’appuie sur les apports d’un certain nombre de penseurs (dont Thomas d’Aquin, Aristote, François Dubet, Nancy Fraser, Axel Honneth, Philippe van Parijs, Blaise Pascal, John Rawls, Paul Ricœur, Amartya Sen, Michael Walzer, Simon Wuhl, etc.) et sur l’option prioritaire ou préférentielle pour les pauvres professée par l’Eglise catholique. Il s’introduit également au cœur des débats contemporains relatifs, par exemple, aux inégalités (celles qui seraient acceptables et celles qui seraient injustes), aux problématiques des besoins et des droits, à l’écologie, à l’égalité des chances et à la discrimination positive, à la parité homme-femme, à la reconnaissance mutuelle, au commerce international, au pluralisme et à la démocratie… et à bien d’autres encore, en mettant en relief chaque fois quelques enjeux de la « pratique de la justice » à ces différents niveaux d’application des principes analysés par ailleurs.
Le livre est conçu de telle façon que le lecteur peut accéder à son contenu par diverses portes d’entrée, selon sa curiosité. Il est divisé en six parties distinctes qui offrent chacune un champ de réflexion qui lui est propre mais qui ont entre elles une certaine parenté, ne serait-ce que par la nature du questionnement propre à l’auteur : Constats / Fondements / Priorités et dérives / Inégalités / Principes et pratiques / Morale politique et morale ecclésiale.
Daniel Fayard
Éditions du Cerf – L’Histoire à vif – 2009 – 319 p.
Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 212 : Migrations : un monde qui bouge