L’histoire de la dette se divise en trois périodes :
– 1960-1979 : période des prêts dans une conjoncture favorable.
– 1979-1985 : crise mondiale entraînant l’affaiblissement des débiteurs, la dette augmente.
– 1985-2003 : mobilisation pour l’annulation de la dette considérée injuste. Refus des créditeurs.
Quelques idées principales se dégagent de ces articles :
La dette entraîne des conséquences sociales, économiques et écologiques désastreuses. Elle est à l’origine de l’appauvrissement du plus grand nombre et de l’enrichissement de quelques-uns.
L’inégalité entre pays riches et pauvres résulte d’une construction historique, à savoir l’application de politiques colonialistes et néo-colonialistes visant à piller les richesses économiques et humaines du Sud. Il en résulte que la dette du Nord envers le Sud est plus grande que celle du Sud envers le Nord.
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont un rôle néfaste au service d’un capital financier international pour qui la dette représente le moyen d’assurer sa pérennité.
Face à la situation catastrophique actuelle dont sont coupables bien souvent créditeurs et débiteurs, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer l’annulation des dettes qui pourrait permettre un développement juste et durable des pays concernés. Les créditeurs, dont l’intérêt n’est pas la lutte contre la pauvreté mais le maintien de la dette, s’y opposent car elle permet le maintien d’un système de coercition.
Les articles relatifs à des pays précis (Inde, Congo, Argentine, Mexique, Afrique du Sud) en analysant plus précisément ce qui s’y passe, viennent concrétiser et compléter les idées générales exposées plus haut.
Les solutions proposées dans ces articles intègrent, en la justifiant, la suppression totale de la dette.
Ce livre très intéressant est d’une lecture abordable. Il présente l’avantage d’apporter la réflexion d’auteurs issus du Tiers Monde qui élargit notre vision occidentale.
Jean-Jacques Boureau