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- Logement, Vie quotidienne, Santé
Rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale 2001-2002
Description
La pauvreté demeure stable : le nombre de personnes ayant des ressources insuffisantes (c’est-à-dire équivalant à la moitié ou moins du revenu médian) et des conditions de vie particulièrement difficiles demeure sensiblement le même. Du moins selon les évaluations statistiques. Car pour les associations nationales (Secours catholique, Médecins du Monde…), le nombre de personnes sans ressources augmente (familles étrangères et demandeuses d’asile en particulier). Fait grave : au fur et à mesure que la conjoncture s’améliore, l’opinion durcit son regard sur les pauvres. Pareille dureté freine la mise en œuvre des moyens de lutte contre la pauvreté.
La pauvreté monétaire est très inégalement répartie dans l’hexagone, ce qui ne surprendra personne : chômage de longue durée, faiblesse de l’offre d’emploi, temps partiel… contribuent à dessiner un Z allant du nord au sud du territoire. Dans cette géographie des pauvretés, un constat : 30 % seulement des ménages pauvres habitent un logement social, type HLM, et occupent ainsi 19 % de ce parc. Une zone très noire en la matière : l’Ile-de-France.
Après ces deux parties d’évaluation générale, la troisième partie du rapport analyse l’accès aux droits fondamentaux en étudiant l’accès à la santé, les personnes sans domicile et les étrangers.
Malgré sa mise en place difficile, la couverture maladie universelle (CMU) a nettement amélioré l’accès aux soins. Ce progrès ne peut cependant faire oublier les inégalités sociales de santé et d’accès à la prévention et aux soins. Les enfants scolarisés en zones d’éducation prioritaire sont plus souvent obèses que les autres, leurs yeux et leurs dents sont moins bien surveillés et soignés que les autres.
Contrairement aux idées reçues, les personnes sans domicile diffèrent beaucoup les unes des autres. Hommes pour la majorité, ils ont des passés variés et des conditions d’existence présente diverses quant au logement et aux ressources. Leur point commun : la dégradation de leurs conditions de vie qui les conduit, selon leurs propres dires, à une santé précaire, à la nervosité, au stress et à la dépression.
Quant aux étrangers, ils souffrent plus que d’autres d’une fragilité de droits. Les capacités d’accueil des demandeurs d’asile sont saturées. Les lendemains des personnes déboutées sont incertains…
Jacqueline Chabaud
La Documentation française – 2002 – 128 p.
Compte rendu publié dans la Revue Quart Monde n° 182 : Professions et pauvreté : le défi de la formation