Bibliographie
- Engagement, Spiritualité, Femme
Thérèse Cornille, fondatrice de Claire Amitié
Description
Une femme de foi et d’engagement
Issue d’une famille du nord de la France, catholique, très soudée, pauvre et pas épargnée par les drames, Thérèse Cornille (1913-1989) avait un caractère bien trempé et une foi chrétienne inébranlable. L’histoire de ses combats s’inscrit dans l’histoire du catholicisme social dont l’auteur est spécialiste.
Elle a travaillé en usine dès l’âge de 13 ans pour aider son père à subvenir aux besoins d’une famille nombreuse privée très tôt de sa mère. La prise de conscience de la dureté de la vie des femmes ouvrières les plus marginalisées et la réflexion nourrie par les cercles d’études organisés par la JOCF (Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine) qu’elle fréquente pendant l’occupation, l’amènent à créer une première association et un foyer d’accueil dans le département du Nord, avec le soutien de l’Evêque de Lille.
A cette époque, les sciences humaines naissantes font entrevoir d’autres démarches que celle que Thérèse Cornille impose avec rigueur. Le suivi de cette expérience lui échappe et c’est à Paris qu’elle poursuit son action, toujours auprès de jeunes filles et jeunes femmes, avec un ancrage spirituel toujours aussi fort. Puis l’intérêt suscité par ces foyers la conduit en Afrique, en Asie…
Le livre décrit, avec quelques redites parfois, la recherche des moyens financiers indispensables pour la poursuite de son œuvre, ses relations avec les dignitaires religieux de l’époque, la nécessité de penser et repenser la formation des personnes qui doivent vivre le plus familialement possible avec les protégées en évitant l’enfermement, les difficultés pour maintenir une cohérence d’ensemble entre tous ces foyers ouverts dans des régions très différentes, enfin la place donnée à la pratique religieuse pour les encadrants, même si une grande vigilance devait empêcher tout prosélytisme auprès des jeunes accueillies.
L’auteur utilise les archives des associations « Clair Logis », « Claire Amitié », « Claire Amitié Universelle » en citant beaucoup d’extraits des écrits de Thérèse Cornille elle-même ou des personnes qui ont oeuvré à ses côtés. Il analyse les « crises » de ses entreprises à la lumière de l’évolution du catholicisme social en France et des vagues de sécularisation dans les années 60-70.
Le récit de la vie de cette femme « au parcours singulier et étonnant », comme il est écrit dans l’introduction, avec ses problèmes de santé handicapants, son empathie, ses volontés implacables en ce qui concerne la foi et la pratique religieuse (cf. une prière de béatification) peut peut-être poser question, mais son engagement force le respect.
Catherine Cugnet
Éditions Nouvelle Cité – Récit – 2018 – 195 p.
