La chronique de Bella Lehmann-Berdugo
Le marchand de sable
Steve Achiepo. Fiction. France. 8 février.
Djo est livreur de colis en banlieue. Séparé de sa compagne, il élève en alternance leur fille et vit chez sa mère dans la promiscuité. Débarque une tante ivoirienne avec ses enfants. Dans l’urgence, Djo trouve un local, puis d’autres lieux temporaires. Il est happé dans l’engrenage du marchand de sommeil. Loger des migrants dans des squats et les rançonner, les déloger sans fin. Djo améliore sa propre vie… jusqu’au drame. Très documenté, le film illustre les dérives du mal-logement, les aberrations des hébergements d’urgence, le racisme ordinaire et, en filigrane, la responsabilité morale.
À la belle étoile
Sébastien Tulard. Fiction d’après une histoire vraie. France. 22 février.
À Epernay, Yazid s’adonne à la pâtisserie pour fuir une mère fragile nerveusement. Sa famille d’accueil très chaleureuse le soutient dans son rêve de devenir un chef étoilé. Malgré des allers-retours parfois confus et des longueurs, ce récit d’apprentissage est servi par deux acteurs – enfant et jeune adulte – et des rôles secondaires très convaincus et convaincants. Nombreuses scènes en cuisine, beaux ralentis. Grâce à la discipline, la ténacité et l’audace, Yazid deviendra le plus jeune Français champion du monde de pâtisserie.
Maîtres
Swen de Paw. Documentaire. France. 1er février.
À Strasbourg, Christine Mengus et Nohra Boukara, sont spécialisées en droit des étrangers. Elles n’arrêtent pas, expliquent patiemment, chacune selon sa personnalité, et c’est passionnant à voir et à entendre. “On est dans une logique de suspicion quand on est un Français indigène et non un Français de souche”, dit l’une. “J’ai parfois l’impression que plus rien ne scandalise les magistrats”, constate l’autre.
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