La France compte parmi les pays européens où les inégalités scolaires sont les plus fortes.
La France souffre d’une forte inégalité des chances qui perpétue les situations économiques et sociales de génération en génération : il faut ainsi 6 générations pour sortir de la pauvreté. Seule la Hongrie montre plus de déterminisme social dans tous les pays de l’OCDE que la France(1).
Ces inégalités des chances se reproduisent notamment à l’école, où les inégalités sociales se répercutent tout au long de la scolarité.
Au CE2, le quart des élèves les moins favorisés obtient une note de 58 sur 100 en maîtrise du français et de 57 en mathématiques, contre 87 et 85 pour le quart issu du milieu social le plus favorisé(1). Et en troisième, 5 % des élèves de catégories très favorisées ont redoublé au moins une fois, contre 21 % des élèves de catégories défavorisées(2).
Les processus d’orientation et l’obtention d’un diplôme restent très marqués par l’origine sociale.
Les enfants d’ouvriers, d’employés et d’inactifs représentent 86 % des élèves des sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa), filière qui rassemble les élèves les plus en difficulté. Dans l’enseignement général, ils ne représentent que 53 % des élèves. Les enfants de cadres supérieurs ne représentent que 2 % des élèves de Segpa, dix fois moins que leur part dans l’enseignement général(3).
Parmi les élèves entrés en sixième en 2007, 19 % des enfants d’ouvriers non qualifiés n’ont pas obtenu de diplôme du secondaire dix ans plus tard, et c’est le cas de 38 % des enfants de parents sans emploi. À l’inverse, cette proportion n’est que de 4 % chez les enfants de cadres, professions libérales et chefs d’entreprise(5).
Pour une école de la réussite de tous les élèves, changer l’école.
Malgré les efforts de nombreux enseignants, les inégalités sociales de départ sont amplifiées par l’école, son organisation, son fonctionnement et les pratiques scolaires et éducatives.
Les parents aux faibles revenus ont en général plus de difficultés à participer aux réunions et activités proposées à l’école parce qu’ils travaillent souvent en horaires décalés, ont moins de facilité de transport, de garde d’enfants, etc. Les conditions de vie et le stress ont également un impact sur les capacités d’apprentissage de l’enfant.
Plusieurs actions peuvent être menées au sein de l’école et en dehors. Parmi elles : améliorer les conditions de vie des familles, investir dans le soutien à la petite enfance, soutenir les parents dans leur rôle éducatif, mettre en œuvre des pédagogies adaptées à tous les élèves…
Le lien entre pauvreté et échec scolaire n’est pas inéluctable !
- « L’ascenseur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale », Rapport de l’OCDE, 2019.
- Ministère de l’Éducation Nationale, données 2017
- Ministère de l’Éducation Nationale, données 2017
- Ministère de l’Éducation Nationale, données 2017
- Scolarité, éducation et inégalités de destin, Données de l’Insee, 2020.