C’est faux dans tous les cas de configuration familiale. Mais c’est ce que pensent 76 % des Français
Dans le tableau ci-dessous (CREDOC, Enquête « Conditions de vie et Aspirations », 2014), le revenu disponible intègre le cas échéant le RSA et la prime de Noël, les allocations logement, le Smic, la prime d’activité, les allocations familiales, le complément familial, l’allocation de rentrée scolaire et l’allocation de soutien familial. Les cas de figure présentés sont ceux d’une personne seule (soit une « unité de consommation » [UC]) ou un ménage (1,5 UC) habitant en France en zone 21 et dont les éventuels enfants ont entre 6 et 13 ans (représentant chacun 0,3 UC).
Ce tableau le montre : si l’on galère avec le Smic (et l’on voit ici qu’un Smic pour un couple avec ou sans enfants ne permet guère de dépasser le seuil de pauvreté), on galère encore plus avec le RSA : en fonction de la configuration familiale, l’écart de revenu entre « le ménage au RSA » et « le ménage au Smic » est en moyenne de 700 € chaque mois (et en moyenne de 300 € avec la situation à 0,5 Smic).
Le montant du Smic net mensuel est de 1 204 € en 2019, un peu plus que le seuil de pauvreté (1 067 € estimé pour 2019). Le montant du RSA est bien inférieur : 493 € (sans compter l’aide au logement dont une partie est par ailleurs déduite du RSA). L’erreur que l’on commet souvent en pensant que l’on peut gagner plus au RSA qu’au Smic est de croire que seul celui qui bénéficie du RSA peut accéder à d’autres aides sociales. En réalité, bénéficiaires du RSA et travailleurs (pauvres) au Smic ont souvent accès aux mêmes aides, avec des montants réduits pour les seconds.
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1 Ce qui correspond à l’Île-de-France en dehors de la grande couronne parisienne ou à une zone urbaine dense en province.