[Mars 2024] Accès aux droits : les risques d’une dématérialisation à marche forcée
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Éditorial du journal
Je me souviens de la première fois où un journaliste m’a interrogée, dans la rue, sur l’état de la pauvreté, alors que je participais à la Journée mondiale du refus de la misère.
Ma réponse fut directe « Je suis en colère » : comment les injustices et les inégalités pouvaient-elles laisser le monde indifférent ? Au fil des années ma colère ne m’a pas quittée. C’est elle qui me mobilise, qui m’aide à chercher les mots justes, mais aussi à trouver la patience pour écouter, pour comprendre, pour accueillir et me réjouir des chemins de rencontres qui se dessinent. Des mondes qui n’auraient jamais dû se connaître, peuvent se parler en égalité, c’est la force de ce que le Mouvement bâtit.
Ensemble nous avançons face à des courants contraires. Nous avons un cap qui nous guide. Mais parfois le flot nous entraîne malgré nos efforts. Quand la mobilisation faiblit,
la paralysie nous guette. Nous avons alors besoin de reprendre des forces. Autour de nous, celles et ceux pour qui la situation est la plus injuste, la plus insupportable, continuent à la
supporter, à la porter, à se porter les uns les autres. Ils engagent toutes leurs forces ; c’est à leurs côtés que nous pouvons de même retrouver nos forces.
Notre action collective nous permet ensemble de faire face aux injustices, de les combattre, d’inventer des chemins de justice et de paix. Je continuerai à dire que je suis en colère, mais jamais je ne pourrai me résigner. Je dois un immense merci à toutes celles et ceux qui me donnent ce courage chaque jour. Ce sont vos vies portées, vos vies racontées, vos colères aussi, qui me guident. Soyons nombreux à nous « recourager ».
Anne-Marie De Pasquale, membre de la délégation nationale