À l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités, à Nantes et dans le cadre d’un atelier co-construit avec le CRID et Notre affaire à tous, des membres d’ATD Quart Monde ont présenté le projet “Des biens communs naturels pour vivre mieux dans les quartiers prioritaires de Nantes”.
“Avoir un lieu que les habitants s’approprient et dans lequel ils puissent construire des choses qui leur conviennent pour vivre mieux dans leur quartier.” Tel est l’objectif du projet présenté vendredi 27 août à l’occasion de l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités, à Nantes, lors d’un atelier intitulé “Écologie : comment s’organisent les premiers concernés ?”.
Ce “projet de co-construction pluripartenariale”, auquel participent des membres de l’équipe locale d’ATD Quart Monde, a commencé en 2016, explique Anne-Françoise. Réunis au centre socio-culturel du Port Boyer, puis au sein de l’association Initiatives plurielles, des habitants, principalement des femmes, se sont interrogés sur la manière de “transmettre aux enfants l’envie de faire attention à l’eau, aux ressources”. Des rencontres sont alors organisées avec des agriculteurs et l’envie naît d’avoir un lieu où se retrouver pour parler de ces questions et développer des activités et des emplois.
Ces habitants rencontrent ATD Quart Monde en 2019. “Cela nous a permis de trouver une légitimité, une force sur le projet, en donnant une place à chacun”, souligne Anne-Françoise. Soutenus également par la Confédération syndicale des familles, le groupe, composé au départ de 16 femmes puis d’une quarantaine de personnes, construit pas à pas le projet. L’idée de se lancer avec Territoires zéro chômeur de longue durée pour créer une Entreprise à but d’emploi est peu à peu laissée de côté.
Une micro-ferme et un tiers-lieu
Le projet comporte désormais plusieurs volets. Le premier est la création d’une “micro-ferme urbaine avec une vocation nourricière et pédagogique”. Le second est “le développement d’un tiers lieu, d’un endroit où réfléchir, mettre en place des groupes de travail, tester des activités pour développer des emplois et des activités nouvelles”. Toujours en “faisant en sorte que les habitants définissent ce qu’ils ont envie de faire”, rappelle Anne-Françoise. Le lieu d’implantation choisi est le Bois Hardy et une concertation est actuellement en cours avec les élus de l’agglomération de Nantes.
À travers ce projet, Dominique, militant Quart Monde, espère “bâtir une société où chacun a sa place, une société construite avec les plus exclus et à partir d’eux”. Pour lui, “être solidaire, c’est aller à la rencontre des personnes en grande difficulté en leur proposant des projets à bâtir ensemble, d’égal à égal. Pas des projets qui tombent à l’eau, parce que ces personnes veulent des actes concrets et durables, elles veulent vivre autant que possible de leur travail pour se projeter dans l’avenir et exercer leur dignité”.
Très investie dans le projet de micro-ferme, Soussane a, quant à elle, “envie que les enfants aient un contact avec la campagne, qu’ils apprennent les valeurs de la nature”. Elle espère désormais que “ce jardin, facteur de rassemblement” verra rapidement le jour à Nantes.
Photo : Visite d’une ferme par les membres du projet “Des biens communs naturels pour vivre mieux dans les quartiers prioritaires de Nantes”. © DR