La chronique de Bella Lehmann-Berdugo
Cette rubrique a été préparée avant l’annonce du confinement et donc la fermeture des cinémas. Les films seront certainement reprogrammés ultérieurement.
Rouge
Farid Bentoumi. Fiction. France/Belgique. 1h26. 25 novembre.
Nour, droite, consciencieuse, est infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical. Durant un contrôle sanitaire de routine, elle met à jour des malversations et l’existence de déchets polluants. Les liens familiaux chaleureux, la fierté réciproque sont vus avec justesse. Puis, une plongée dans le rouge : costumes, décors, nappe radioactive en pleine forêt, conflits de loyauté dans leur complexité. Une image et un son d’une grande force, des acteurs inspirés, un scénario efficace. Et pour dire qu’à n’importe quelle place hiérarchique on peut donner de la voix.
Il mio corpo
Michele Pennetta. Fiction. Suisse/Italie. 1h33. VOST. 4 novembre.
Quelque part en Sicile, d’un côté, Oscar, adolescent triste et morose, récupère de la ferraille, avec son père qui bougonne contre lui. Famille nombreuse, recomposée, pauvre. De l’autre, Stanley, Nigérian, travailleur précaire, s’adapte au jour le jour, partage de beaux moments de complicité avec un ami en attente de papiers. Deux vies quotidiennes parallèles explorées par le menu, avec une économie de mots, dans un décor de lumière offert par une nature prodigue, contrastant avec les situations de misère. L’auteur a passé du temps avec les protagonistes devenus personnages de fiction, dans toute leur profondeur et leurs silences. La force originale du film est là.
Basta capital
Pierre Zeliner. Fiction. France. 1h35. 4 novembre.
Des activistes kidnappent de grands patrons français pour obliger le président de la République à mettre en place des mesures anticapitalistes. De belles séquences : le discours du président et les chômeurs dirigeant les captifs. Des lourdeurs, mais une invitation à la discussion pour inventer des solutions.
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