Des membres du groupe local de Chalon-sur-Saône se retrouvent chaque mois pour partager le plaisir d’écrire et de lire.
Josiane a soigneusement choisi ses mots, pour parler du port du masque et de son besoin “d’air, d’espoir, d’horizon”. Des poèmes et des petits textes, elle en écrit tout le temps, alors sa participation à l’atelier d’écriture était presque une évidence. Avec Renée, Josy, Michel ou encore Solange, ils sont une dizaine à se réunir une fois par mois, dans une salle de la Maison des associations de Chalon-sur-Saône. “Au départ, c’était un atelier de slam, ces poèmes scandés librement, de manière rythmée. Puis, avec le Covid, nous avons décidé de partager des textes que nous lisions au téléphone. Peu à peu, nous avons découvert que de nombreux militants Quart Monde écrivaient leurs propres textes”, explique Catherine, co-animatrice de l’atelier d’écriture.
De cette expérience est né un livret, qui a été publié pour le 17 octobre 2021. “Nous avons travaillé avec une comédienne, Lucie, pour apprendre à dire nos textes en public. Elle a su valoriser chacun de nous et nous mettre en confiance pour un exercice qui n’était pas simple”, souligne Catherine. Pour garder une “mémoire auditive” de ces lectures, les participants vont maintenant s’enregistrer, en studio, au mois de mai.
Découverte réciproque
L’atelier d’écriture s’adapte aux envies de chacun. Écriture de slams, de poèmes ou de petits textes sur place, avec un thème donné, mais aussi lecture et partage de récits lus ou écrits chez soi. “Ce n’est pas toujours simple d’écrire pendant l’atelier. La notion de temps est importante. Plusieurs participants préfèrent écrire chez eux. Il y a une grande confiance dans le groupe, on ne craint pas le jugement des autres sur sa manière d’écrire, ou de lire, ses fautes d’orthographe… Les textes lus sont souvent très forts, on voit comment ils font écho à des choses assez personnelles”, détaille Catherine.
Lors de la Nuit de la lecture, en janvier dernier, Michelle, co-animatrice de l’atelier, avait écrit un texte sur la conjugaison du verbe aimer, qui a été lu à haute voix à la bibliothèque. “Pour beaucoup, ce fut une découverte de voir qu’on pouvait jouer avec les verbes et leurs conjugaisons. Cela leur a plu”, se souvient Catherine, pour qui ces ateliers permettent “de vrais moments de découverte réciproque et de partage, que l’on vit ensemble, militants Quart Monde et alliés”.
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de mai 2022.
Photo : Atelier d’écriture autour du thème de l’arbre. © Catherine Gorjux Dallery