Mercredi 22 juin, dès 11h, plusieurs bénévoles de différentes associations se sont rassemblés devant la gare Montparnasse, à Paris, pour la journée parisienne contre les discriminations. Le but était de sensibiliser un maximum de personnes à la pauvreté, au handicap, aux inégalités entre les sexes, aux discriminations sociales et autres phénomènes sociétaux pouvant provoquer de telles différenciations.
Très affairés à installer les stands et activités, les bénévoles d’ATD Quart Monde et des autres associations comme l’ANI ou “Starting Block” se sont retrouvés lors de cette journée parisienne pour lutter contre les discriminations. L’effervescence s’est emparée très rapidement du parvis de la gare Montparnasse et les visiteurs ont pu participer à des jeux variés pour être sensibilisés aux problèmes actuels, qu’ils soient humains, environnementaux, économiques ou encore sociaux.
Les membres d’ATD Quart Monde ont proposé par exemple aux enfants de retrouver des cartes identiques, chacune décrivant l’un des 17 objectifs fixés par l’ONU pour faire face aux difficultés que rencontrent notre monde aujourd’hui ; un moyen ludique, mais efficace pour faire prendre conscience aux jeunes de ces problèmes.
Une table ronde inter-associative pour cibler les discriminations
À partir de 14h, une table ronde a pris place, rythmée par les débats autour des différentes formes de discriminations. Étaient présents des bénévoles de plusieurs associations telles que la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) , Vagabond Vibes, Télémaque et bien sûr ATD Quart Monde, représenté par Thomas Rigollet, membre du service Mobilisation jeunesse et étudiants. L’avocate en droit du travail, Inès Saad Ellaoui, était également présente pour parler des discriminations au travail et les peines encourues ; faisait aussi partie de cette réunion la photographe Carla Esposito, qui réalise actuellement une exposition avec ses photographies de couples homosexuels.
Chaque intervenant a expliqué l’objectif de son association. Ainsi, l’institut Télémaque a pour but de réduire l’inégalité des chances, augmenter la confiance en soi de certains, et faire découvrir à quelques jeunes le monde professionnel ; l’association Vagabond Vibes vise quant à elle à donner accès aux droits communs pour tous. Yakoley Johnson, le coordinateur de projets dans cette association a même cité le président américain Kennedy pour montrer l’ampleur et l’engagement de cette association “Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande plutôt ce que tu peux faire pour ton pays”.
L’avocate Inès Saad Ellaoui a détaillé les peines encourues par les auteurs de discriminations au travail. En effet, si une personne subit de façon répétée un traitement inférieur à celui de quelqu’un d’autre, alors on parle de harcèlement racial. Or, cette forme de discrimination est passible de 45 000 € d’amende et 3 ans de prison. Enfin, la photographe Carla Esposito a expliqué ses choix artistiques pour son exposition photo, représentant des couples homosexuels. En effet, cette cause lui tient à cœur, a-t-elle précisé. Lors de ses prises de photos, elle a cependant rencontré une certaine peur de la part des couples LGBT : ils ne voulaient pas montrer leur visage par peur de représailles. Par conséquent, toutes les photos de cette exposition représentent des parties de leur corps. Carla Esposito trouve ainsi que c’est une façon originale de parler d’un sujet aussi tabou que l’homosexualité. Willy Vignal
Photo : Stand d’ATD Quart Monde lors de la journée de lutte contre les discriminations, à Paris. © Willy Vignal