Selon une recherche du Centres d’études de l’emploi et du travail publiée le 25 février le projet de réforme des retraites actuellement examiné au Parlement « risque de reproduire, voire de renforcer, les inégalités de carrière à l’âge de la retraite ». Les chercheurs du centre rattaché au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) soulignent que « cette réforme poursuit une logique d’individualisation des politiques sociales, dans laquelle les pensions sont davantage fonction des carrières individuelles ».
Le régime de retraite prévu renforce notamment « les ‘coûts’ individuels des interruptions professionnelles (reconversions, formation tout au long de la vie, parentalité, inactivité, etc.). Et ce alors même que de nombreux secteurs du monde du travail subissent de profonds bouleversements : détérioration des conditions d’emploi et de travail, réduction des effectifs, augmentations des risques psycho-sociaux, perte de sens du travail ».
Les auteurs de l’étude constatent en outre que le futur système de retraite « ne prendra que très partiellement en compte la pénibilité, et donc les enjeux de santé publique et d’égalité sociale qui lui sont liées ». Ainsi, un euro cotisé doit ouvrir un même droit pour tout le monde, « mais moins longtemps pour celles et ceux dont l’espérance de vie est amoindrie par l’exercice d’un travail pénible et usant corporellement ».
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Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde d’avril 2020.