Les membres du groupe jeunes régional se sont réunis le 19 mars pour échanger sur les sécurités dont ils ont besoin pour bien vivre et sur les propositions du Mouvement, dans le cadre des élections présidentielle et législatives.
“On est bien soutenus par les adultes, par les autres jeunes aussi. C’est l’entraide.” La conclusion de la vidéo de présentation du groupe jeunes de Bourgogne-Franche-Comté, réalisée par Adrien, l’un des membres du groupe, résume bien l’ambiance. Chaque mois, ils sont une dizaine à se retrouver, pour faire ensemble des activités, des balades et des visites, mais aussi pour réfléchir à des thèmes de société.
Le 19 mars, ils se sont rassemblés au Foyer des jeunes travailleurs de Dijon, pour évoquer le combat politique d’ATD Quart Monde autour de trois questions : “si tu étais président ou présidente, que ferais-tu ?”, “de quelles sécurités as-tu besoin pour bien vivre ?” et “comment réagis-tu aux propositions sur les sécurités pour les jeunes avancées par ATD Quart Monde aux candidats aux élections ?”.
Travailler la confiance
Najma, Tiffany, Moussa, Océane, Modou ou encore Kathelyne ont été inspirés par ces questions. “Si j’étais président, je tiendrais mes promesses” est l’une de leurs premières réponses. Rapidement, d’autres idées fusent : “j’aiderais les jeunes pour le boulot et pour avoir un toit”, “je combattrais les inégalités”, “je ferais respecter la loi pour l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés”… Interrogés sur leurs besoins, ils évoquent le fait “de vivre en paix”, “d’aller à l’école pour apprendre”, “d’avoir son permis pour trouver plus facilement du travail”, “d’être bien dans sa peau et de travailler la confiance et l’estime de soi”.
Parmi les propositions d’ATD Quart Monde, la question du RSA jeunes fait débat. Pour certains, il est nécessaire de “donner le RSA aux jeunes, seulement s’ils font des démarches pour trouver un boulot ou faire une formation”. Pour d’autres, ce revenu est nécessaire pour permettre aux jeunes “de faire les démarches pour chercher du travail, payer les transports pour aller aux rendez-vous”.
“Montrer leurs talents aux adultes”
Il semble cependant difficile de se projeter sereinement dans l’avenir pour beaucoup d’entre eux. “C’est dur de trouver du travail. On m’a poussé à aller vers un autre projet professionnel que celui que j’avais. Moi, si j’étais président, je ferais en sorte qu’une personne soit là pour aider les jeunes dans leur projet professionnel, pour leur montrer comment faire”, explique Benjamin. “Vivre avec ses parents à 27 ans, c’est compliqué. Mais quand on n’a pas le permis, on ne peut pas vraiment se projeter”, constate pour sa part Béatrice. “Les jeunes doivent montrer leurs talents aux adultes et ceux-ci doivent savoir qu’ils peuvent aussi parfois faire des erreurs”, ajoute Adrien. Pour lui, il faut avant tout “oser aller dans les associations et dire si on a besoin d’aide, car c’est vraiment utile”.
Un constat que ne démentira pas Nathalie Gendre, volontaire permanente d’ATD Quart Monde à Dole et l’une des animatrices du groupe : “Le groupe jeunes contribue à une émulation. Ils se boostent les uns les autres. Même si les deux dernières années ont été difficiles à cause du Covid, qui a généré énormément d’inquiétude chez les jeunes, du stress et beaucoup d’angoisse, ils savent qu’ici ils vont pouvoir évoquer leurs difficultés et leurs rêves, sous le regard bienveillant des autres”.
Photo : Le groupe jeunes réunis au Foyer des jeunes travailleurs de Dijon le 19 mars 2022. © Denis Gendre