Mi-mars, une nouvelle équipe a pris la tête du Pôle politique d’ATD Quart Monde. L’occasion pour Geneviève De Coster, Selma Brahimi et Christine Saincy de présenter leur rôle.
Depuis deux mois, elles ont fait connaissance par visioconférence, mais ne se sont encore jamais rencontrées. Geneviève De Coster, Selma Brahimi et Christine Saincy ont commencé leur mission au sein du Pôle politique en pleine période de confinement.
Toutes trois prennent le relais de Denis Rochette, qui assurait la co-animation de ce pôle depuis près de 4 ans. Un « beau baptême du feu » pour cette équipe qui a organisé à distance sa première réunion le 27 avril avec 47 participants, explique Christine Saincy.
Nourrir la stratégie politique du Mouvement
« Riche de toutes celles et ceux qui représentent ATD Quart Monde dans des instances officielles ou dans des collectifs, et avec les représentants des autres ‘Départements’, ce pôle nourrit, par ses réflexions, la stratégie politique du Mouvement, en appui à la présidence et à la Délégation nationale et fait émerger des propositions d’actions, de plaidoyers, de lois... », poursuit-elle. Il est également « en lien avec les parlementaires et les instances étatiques, mais aussi avec des personnes en situation de pauvreté », ajoute Selma Brahimi.
Qu’elles soient membres d’ATD Quart Monde depuis plus de 30 ans ou depuis quelques mois, cette mission représente une continuité logique dans leur engagement. Geneviève De Coster a ainsi participé pendant une dizaine d’années à une Bibliothèque de rue, puis a animé le mouvement Tapori en France avec Marie-Aleth Grard. « Ces deux actions, comme toutes les actions culturelles proposées par le Mouvement, ont à voir avec la politique et avec la démocratie. Toutes visent à nous faire entrer en relation avec des personnes qu’on n’aurait jamais rencontrées autrement, à échanger, à rêver ensemble, à changer de regard les uns sur les autres. Ces rencontres nous permettent de savoir dans quelle société on veut vivre, comment et avec qui on veut la bâtir... », explique-t-elle. Elle a ensuite représenté ATD Quart Monde pendant 9 ans à la Commission nationale consultative des droits de l’Homme.
Alliée depuis sa retraite en 2016, Christine Saincy a décidé de s’engager pour « construire une autre société, plus juste et plus solidaire, respectueuse de toutes et tous ». Elle était auparavant en mission au sein du Département Culture.
Selma Brahimi a intégré le Mouvement comme volontaire du service civique en septembre 2019. Elle a auparavant milité dans des collectifs pour les droits des étrangers. En 2018, elle a intégré la Maison Ouverte à Montreuil, un lieu associatif d’éducation populaire, dans lequel elle vit. « J’ai voulu élargir cet engagement tourné vers le quartier à une lutte plus globale », explique-t-elle.
Force de propositions
Leur prise de fonction s’est donc faite « pendant cette période d’effervescence politique dans laquelle l’agenda politique bouge très vite. La difficulté est d’allonger un peu la perspective, tout en saisissant les fenêtres d’opportunité pour porter haut la voix des plus pauvres », souligne Selma Brahimi. « En cette période de crise sanitaire, notre travail est axé sur nos propositions politiques pour que les plus pauvres ne subissent pas une aggravation de leur situation », poursuit Christine Saincy.
« Ce qui se passe aujourd’hui nous met face à des réalités insupportables et indignes, mais qui ne sont pas nouvelles et qui sont le résultat de choix politiques que nous avons combattus… Souhaitons que la situation actuelle nous aide à être force de propositions autour de principes de solidarité, de justice, d’égalité, d’équité et enfin d’égale dignité », conclut Geneviève De Coster.
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de juin 2020.
Photo : Geneviève De Coster, Christine Saincy et Selma Brahimi en visioconférence. © SB, ATD Quart Monde