En France, l’état de santé de la population est marqué par un paradoxe : un bon état de santé général mais des inégalités de santé importantes tout au long de la vie.
Selon l’Insee, les 5 % des hommes les plus aisés ont en moyenne une espérance de vie de 13 ans supérieure à celle des hommes les plus modestes. Chez les femmes, cet écart est de 8 ans(1). Les plus pauvres sont plus exposés aux risques sanitaires. Comparés aux 10% les plus riches, les 10% les plus modestes développent(2) :Conditions de travail plus difficiles et plus exposées aux produits toxiques, conditions de logement dégradées, difficultés d’accès à une alimentation saine et digne, moindre recours au dépistage, à la vaccination et aux soins… Les explications sont multiples.
Pour avoir accès à la Complémentaire Santé Solidaire, il faut par exemple franchir plusieurs étapes : savoir que l’on peut y avoir accès, décider de recourir à ce droit, réussir à remplir son dossier jusqu’au bout, ne pas être confronté à un refus de soin et ne pas renoncer suite à un « reste à charge » (partie non remboursée par la Sécurité sociale et la mutuelle) trop élevé.
Ces difficultés se doublent d’un accès aux soins de plus en plus difficile avec la progression des déserts médicaux et des refus de soins.
En effet, de nombreux professionnels de santé font actent de refus de soins vis-à-vis des bénéficiaires de CSS. C’est le cas de :
- « Rapport sur les inégalités en France », Anne Brunner et Louis Maurin (dir.), Observatoire des inégalités, juin 2019.
- « Inégalités sociales face aux maladies chroniques », Rapport de la Drees, Octobre 2022.
- Fonds CMU, « Les refus de soins : le testing 2009 ».