Elle ne coûte presque rien aux classes moyennes dites « inférieures ».
Les classes moyennes inférieures, qui ont un niveau de vie situé entre 1200 et 1600 € par mois, versent 43 % de leur revenu en impôts sur le revenu, TVA, autres impôts indirects et cotisations sociales… et reçoivent 42 % de leur revenu en aides sociales, allocations chômage, retraite et couverture maladie en moyenne tout au long de leur vie. Leurs contributions à la protection sociale équilibrent donc les bénéfices qu’elles en retirent(1).
Les dépenses de protection sociale recouvrent bien plus que la lutte contre la pauvreté : la santé, la vieillesse, la famille, l’emploi et le logement, dont tout le monde bénéficie. En 2020, le coût de la lutte contre la pauvreté ne représente que 4 % du coût total de notre protection sociale (32,1 milliards d’euros sur 813 milliards)(2). Si l’on regarde les strictes dépenses liées à l’exclusion sociale, la France est au 6ème rang européen tant en part de PIB qu’au niveau des dépenses annuelles par habitant.
Notons par ailleurs que la pauvreté est une préoccupation pour un grand nombre de Français. C’est le cas pour 85 % d’entre eux, après le pouvoir d’achat (90%) et l’environnement (88%) et avant le chômage et l’immigration(3).
Affirmer que la lutte contre la pauvreté coûte chère aux classes moyenne sert surtout à monter les uns contre les autres, quand au contraire la lutte contre la pauvreté bénéficie à toute la société.
- R. Bigot, É. Daudey et alii « En France, les classes moyennes inférieures bénéficient moins de la redistribution que dans d’autres pays », Crédoc, Consommation et modes de vie, n°264, 2013.
- « La protection sociale en France et en Europe en 2020 », Rapport de la Drees, 2021.
- Baromètre d’opinion, Drees, 2019.