[Nov. 2020] Des enseignements pour l’avenir
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Éditorial du journal
Au milieu de la crise sanitaire qui touche notre pays et le monde, nous venons de vivre un 17 octobre bien « particulier ». Les rassemblements de cette Journée mondiale du refus de la misère étant parfois annulés la veille, ou changeant de forme jusqu’à 48h avant. Alors que je discutais avec une militante Quart Monde de ces milliers de personnes qui avaient une vie précaire avant cette crise sanitaire et qui, aujourd’hui, se trouvent en situation de grande précarité, pensive et inquiète elle me dit : “Il va falloir qu’on les soutienne tous ces gens, ils ne savent pas ce que c’est que de compter tous les sous chaque jour, de jongler avec rien. Il faut vraiment qu’on soit à leurs côtés.”
Au Trocadéro, à Paris, Jean-Sébastien Saia de l’association La Cloche a témoigné de sa vie très précaire et de son souci de l’écologie. “La question de l’environnement m’intéresse beaucoup, je vis dans un bois à Vincennes. Je dors sous une toile, je fais attention à mes déchets. Aujourd’hui, la fontaine d’eau la plus proche de chez moi est en panne depuis trois mois. Je vis depuis deux ans dans ce bois, je vis une super aventure. J’ai des supers potes qui n’ont pas plus d’avantages que moi, qui vivent dehors dans la misère, qui ont faim, qui ont soif… Je vais recharger mon téléphone et ma lampe chez des commerçants solidaires. Je crois que, quand on est dans la rue, on est aussi écolo.”
Bâtissons inlassablement cette société qui n’oublie personne, nous avons tant de richesses à nous partager.
Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde
