[Nov. 2021] Populations d’ici et d’ailleurs : un même combat pour les droits
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Éditorial du journal
Il y a quelques jours, Florence me parle des élans brisés que vivent des jeunes parents du fait de leurs situations socio-économiques qui se dégradent de jour en jour, où chaque élan naissant est étouffé par la lourdeur du quotidien. Alors, j’ai repensé à la tribune que le Mouvement venait d’écrire sur les expulsions abusives des bidonvilles, sans tenir compte de la réalité des personnes qui y habitaient ; de ces migrants, exilés, qui sont prêts à vivre l’inacceptable pour le rêve d’une vie meilleure chez nous et qui, parqués dans des campements, privés des droits les plus élémentaires voient ce rêve, pour la plupart du temps, anéanti par l’accueil de notre pays. Je pense aussi à ces jeunes, qui ont abandonné leur rêve du citoyen modèle qu’ils voulaient être, à force de passer de dispositif en dispositif, de formation en formation, sans atteindre leur but. Je peux encore nommer de nombreuses situations, de nombreux visages, mais est-ce nécessaire?
La question serait plus : quand notre État cessera-il de gâcher tant de vies ? Jusqu’où doit-on accepter ces inégalités, ces injustices qui déshumanisent notre société dite démocratique ? Jusqu’où peut-on accepter de rester impuissants face à ces accumulations de faits insupportables, que la société continue d’ignorer ?
Pendant cette période de campagne présidentielle, je vous invite à reprendre vos stylos et à dénoncer toutes les injustices que subissent les plus pauvres, ces injustices qui tuent à petit feu les rêves et qui brisent chaque jour les élans naissant.
Mais aussi à faire connaître les efforts, les résistances, tous les gestes que ces personnes mettent en place pour lutter contre la violence de la pauvreté et, bien sûr, tous nos espoirs d’un changement pour tous et toutes.
Ketty Tremoulu, membre de la Délégation nationale d’ATD Quart Monde